Vous êtes probablement nombreux à avoir dans votre armoire à pharmacie un Dolirhume ou un Actifed. Ces fidèles alliés contre le nez qui coule pourraient bientôt disparaître des rayons en libre accès. L’ANSM sonne l’alerte sur ces médicaments que nous achetons souvent sans réfléchir. Mais que se passe-t-il exactement?
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Ces médicaments que nous connaissons tous par cœur
Ah, le rhume d’automne! La saison froide pointe le bout de son nez et avec elle, son lot de désagréments respiratoires. Grippe, bronchite, sinusite et bien sûr, notre vieil ennemi: le rhume. Figure-vous que jusqu’à présent, combattre ces symptômes était simple comme un passage à la pharmacie.
Humex, Dolirhume, Actifed, Fervex… Ces noms vous disent forcément quelque chose. Efficaces pour calmer rapidement une congestion nasale ou des maux de tête, ils sont devenus des incontournables dans nos foyers. Comprimés, sirops, sprays nasaux – il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses.
Leur atout majeur? La disponibilité sans ordonnance. Un petit rhume qui pointe? Pas besoin de consulter, une visite chez le pharmacien suffisait. Pratique, non? Cependant, saviez-vous que ces médicaments ne sont généralement pas remboursés par l’Assurance Maladie quand ils sont achetés sans prescription médicale?
Pourquoi l’ANSM veut-elle les retirer des rayons en libre-service?
Voilà où ça se complique. Ces petites pilules magiques ne sont pas aussi inoffensives qu’on pourrait le croire. Elles contiennent souvent un cocktail d’antihistaminiques, de paracétamol, mais surtout des décongestionnants et de la pseudoéphédrine qui posent question.
Ces deux derniers ingrédients peuvent provoquer des effets secondaires particulièrement dangereux chez certaines personnes. Si vous avez des problèmes cardiovasculaires, attention! Ils peuvent également déclencher des troubles neurologiques aux noms bien compliqués: syndrome d’encéphalopathie postérieure réversible (PRES) ou vasoconstriction cérébrale réversible (RCVS).
L’ANSM, qui veille sur notre santé, estime que ces risques justifient pleinement de ne plus vendre ces produits sans l’avis d’un médecin. Mais il y a un hic: elle doit obtenir l’approbation de l’Agence européenne du médicament (EMA) pour mettre cette restriction en place.
Qui est concerné par ces risques?
Profil à risque | Danger potentiel | Recommandation |
---|---|---|
Hypertension artérielle sévère ou non contrôlée | Aggravation des problèmes cardiovasculaires | Éviter absolument les produits avec pseudoéphédrine |
Problèmes rénaux (aigus ou chroniques) | Complications rénales potentielles | Consulter avant toute prise |
Antécédents de troubles cardiovasculaires | Risques d’événements cardiaques | Privilégier des alternatives sans vasoconstricteurs |
Les pharmaciens divisés face à cette décision
Cette possible restriction divise complètement la profession. J’ai discuté avec quelques pharmaciens – bon, soyons honnêtes, j’ai posé la question à mon pharmacien de quartier – et les avis sont partagés.
D’un côté, certains approuvent cette mesure qui protège les patients les plus vulnérables. De l’autre, des professionnels s’inquiètent des conséquences pour les patients: devoir consulter un médecin pour un simple rhume, ça risque d’engorger davantage les cabinets médicaux, déjà bien surchargés. Sans compter le temps perdu pour des symptômes souvent bénins.
En attendant, l’EMA a déjà lancé un avertissement: les personnes souffrant d’hypertension sévère ou de problèmes rénaux devraient éviter ces médicaments contenant de la pseudoéphédrine.
Et maintenant, comment soigner son rhume?
Cette situation pose une question intéressante: comment allons-nous soigner nos rhumes si ces médicaments deviennent moins accessibles? Peut-être est-ce l’occasion de redécouvrir des remèdes plus naturels? Le bon vieux miel avec du citron, les inhalations d’huiles essentielles (avec précaution!), ou simplement le repos que notre corps réclame quand il est malade?
Vous savez quoi? Notre façon de nous soigner évolue, et ce n’est pas forcément une mauvaise chose. Après tout, ces médicaments masquent les symptômes mais ne guérissent pas le rhume plus vite. Et si cette restriction nous amenait à être plus à l’écoute de notre corps et moins dans la « solution rapide »?
Qu’en pensez-vous? Êtes-vous de ceux qui ne peuvent pas vivre sans leur Dolirhume à portée de main, ou plutôt partisan des méthodes douces face aux petits maux de l’hiver?