Figure-vous que la vie des 15 millions de Français souffrant de maladies chroniques vient de s’alléger un peu ! Le nouveau décret issu de la loi Rist autorise désormais les pharmaciens à prolonger certaines ordonnances jusqu’à trois mois. Une petite révolution dans le parcours de soins qui ne fait pas l’unanimité. Mais au fait, comment ça fonctionne concrètement ?
Sommaire
Un coup de pouce bienvenu pour les patients au long cours
Vous connaissez cette situation stressante ? L’ordonnance qui expire, le médecin injoignable, et vous qui voyez la fin de votre traitement approcher avec angoisse. Eh bien, c’est du passé ! Depuis la publication du décret au Journal officiel, les patients chroniques peuvent souffler.
Concrètement, votre pharmacien peut désormais prolonger votre traitement pour une durée maximale de trois mois lorsque votre ordonnance arrive à expiration. Une sacrée amélioration quand on se souvient qu’avant, cette prolongation était limitée à un mois seulement.
Je vous ai parlé récemment d’un ami hypertendu qui avait dû interrompre son traitement pendant deux semaines faute de rendez-vous médical… Avec cette mesure, ce genre de galère pourrait bien disparaître.
Comment ça marche concrètement ?
Le processus est assez simple. Vous vous rendez chez votre pharmacien avec votre ordonnance périmée, et celui-ci peut vous délivrer les médicaments nécessaires à la poursuite de votre traitement. Pas besoin de courir chez le médecin en urgence ou de passer par les urgences !
Mais attention, quelques obligations s’imposent au pharmacien :
- Il doit inscrire le nom de chaque produit délivré sur l’ordonnance
- Il est tenu d’informer votre médecin traitant via des moyens de communication sécurisés
Une façon intelligente de maintenir le lien entre les différents acteurs de votre parcours de soins, vous ne trouvez pas ?
Tous les médicaments sont-ils concernés ?
Non, et c’est important de le souligner. Cette mesure ne s’applique pas à tous les traitements. Certains médicaments sont exclus de ce dispositif, notamment :
Catégorie | Médicaments exclus | Raison |
---|---|---|
Anxiolytiques | Benzodiazépines et dérivés | Prescription limitée à moins de 3 mois |
Hypnotiques | Somnifères | |
Analgésiques opioïdes | Tramadol et dérivés |
Bon, soyons honnêtes, ces restrictions sont plutôt logiques quand on connaît les risques de dépendance associés à ces substances.
Une mesure qui divise le monde médical
Cette évolution fait des heureux, mais pas que. Du côté des pharmaciens, c’est l’enthousiasme ! Ils y voient une valorisation de leur rôle dans le parcours de soins et une reconnaissance de leurs compétences. Et franchement, dans les déserts médicaux où obtenir un rendez-vous chez le médecin relève parfois du parcours du combattant, cette mesure tombe à pic.
Mais chez les médecins, l’accueil est nettement plus frais. Et leur préoccupation n’est pas dénuée de sens : les patients chroniques nécessitent un suivi régulier. Leur état de santé évolue, et les traitements doivent souvent être ajustés en conséquence.
J’ai discuté avec le Dr Martin, généraliste dans le 15ème arrondissement de Paris, qui m’expliquait : « Prolonger une ordonnance sans évaluation médicale pendant trois mois, c’est prendre le risque que le traitement ne soit plus adapté. Un patient diabétique ou hypertendu doit être surveillé régulièrement. »
La vraie question qui se pose : n’est-on pas en train de mettre un pansement sur la plaie béante de la désertification médicale plutôt que de s’attaquer à la racine du problème ?
Un équilibre délicat entre accès aux soins et suivi médical
Cette mesure illustre parfaitement le dilemme auquel notre système de santé est confronté. D’un côté, nous avons des patients qui galèrent pour accéder aux soins. De l’autre, la nécessité d’un suivi médical rigoureux.
Vous savez, ça me rappelle cette comparaison que me faisait un pharmacien récemment : « C’est comme si on autorisait les garagistes à prolonger le contrôle technique de votre voiture parce qu’il n’y a pas assez de centres. Pratique, mais est-ce vraiment la bonne solution sur le long terme ? »
Entre nous, je trouve que cette image parle d’elle-même, bien qu’elle soit imparfaite puisque les pharmaciens sont évidemment des professionnels de santé qualifiés.
Pour être tout à fait juste, rappelons que cette mesure vise avant tout à éviter les ruptures de traitement, qui peuvent avoir des conséquences graves sur la santé des patients chroniques. Mais elle ne doit pas devenir une solution permanente qui retarderait indéfiniment les consultations médicales nécessaires.
Et vous dans tout ça ?
Si vous êtes concerné par une maladie chronique, cette mesure peut vous simplifier la vie, c’est indéniable. Mais n’oubliez pas que votre médecin reste votre allié principal. La prolongation d’ordonnance ne devrait être qu’une solution temporaire, en attendant de pouvoir consulter.
Finalement, n’est-ce pas là le propre de notre système de santé actuel ? Bricoler des solutions ingénieuses pour pallier des problèmes structurels plus profonds ?
Et vous, qu’en pensez-vous ? Cette mesure vous semble-t-elle être une avancée ou un simple pis-aller ? À terme, ne faudrait-il pas repenser complètement notre approche du suivi des maladies chroniques, peut-être en renforçant la coopération entre médecins et pharmaciens plutôt qu’en transférant simplement des responsabilités ?